« Une Fête fédérale dans le Haut-Valais est réalisable »
Le Haut-Valais essaie de trouver un organisateur pour la Fête fédérale des tambours et fifres qui aura lieu en 2022. Quels sont les obstacles au projet ? L’ampleur de l’événement pour une petite région périphérique et le délai imparti court pour l’organisation. Toutefois le nouveau Président de l’Association des Tambours et Fifres du Haut-Valais (OWTPV), Beni Stoffel, ne renonce pas pour autant.
Qu’est-ce-que t’apporte le tambour et le fifre ?
Beni Stoffel : faire de la musique avec des amis au sein de la société est une activité qui m’apporte un équilibre, une respiration dans mon quotidien. Nous poursuivons les mêmes objectifs, en abordant un projet parfois avec beaucoup d’ambition ou de manière plus détendue. Notre musique accompagne tous les événements de la vie quotidienne : qu’il s’agisse d’une fête paroissiale, de l’animation d’un mariage ou même de funérailles. Tous ces moments nous remplissent d’émotion. Personnellement, je ressens une grande fierté à porter l’uniforme et à jouer de mon instrument.
Tu fais partie de la jeune génération, pourquoi la tradition est-elle importante pour toi ?
La tradition est l’héritage que nous avons reçu de nos aïeuls. Elle nous montre ce qui était important et ce qui l’est toujours. La tradition implique un respect des engagements et doit pouvoir perdurer à travers les générations. C’est pourquoi il est très important pour moi de pouvoir vivre et maintenir les traditions.
Selon toi, quelles sont les raisons qui expliquent que les sociétés de tambours et fifres du Haut-Valais ont moins de problèmes avec les jeunes recrues que les sociétés dans d’autres associations régionales ?
Nos sociétés font un excellent travail dans ce domaine. Trouver de nouvelles recrues est un processus permanent. Les sociétés participent très activement à la vie du village, visitent les écoles et sont présentes sur les réseaux sociaux. De plus, elles ont une structure « très familiale »; parfois en effet tous les membres d’une même famille sont engagés dans la musique des aïeuls («Ahnenmusik») et poursuivent ainsi la tradition héritée de leurs aïeuls. Il est également plus facile de recruter lorsque nous repérons les dispositions familiales de nos jeunes musiciens. Trouver de nouveaux musiciens ne doit pas être considéré comme chose acquise. Il nous faut attirer l’attention des jeunes en leur proposant une activité de loisirs attrayante.
L’Association des Tambours et Fifres du Haut-Valais (OWTPV) a enregistré un grand succès lors des concours qui ont eu lieu ces dernières années. Elle a régulièrement constitué le champion suisse aux Fêtes fédérales dans les deux plus importantes catégories des sections de tambours S1 et S2. En tant que nouveau Président, ressens-tu une certaine pression ?
Non, je ne ressens aucune pression dans cette nouvelle position. Je suis conscient de l’énorme travail réalisé par nos sociétés au sein de l’Association afin d’offrir ces performances de haut niveau. Elles font un travail exceptionnel et le succès obtenu est la récompense gratifiante des efforts fournis avant la période des concours.
Selon toi, quelles sont tes responsabilités principales ?
« La tradition est synonyme d’engagement » alors que « l’immobilisme est synonyme de régression ». Ce sont mes deux préceptes. Avec le soutien de mes collègues du conseil d’administration et des sociétés du Haut-Valais, je souhaite développer et faire progresser la musique des aïeuls («Ahnenmusik»). Ainsi, nous recherchons ensemble l’excellence dans la coopération et un esprit d’ouverture. Bien sûr, nous souhaitons entretenir les liens avec les autres associations régionales dans toute la Suisse et présenter la musique des aïeuls du Haut-Valais dans tout le pays.
Que penses-tu de l’idée qu’une Fête fédérale des tambours et fifres puisse avoir lieu dans le Haut-Valais, peut-être dès 2022 ?
Après près de 30 ans, il est tout à fait normal que le Haut-Valais puisse organiser de nouveau la Fête fédérale. C’est une chance unique pour la région que l’événement puisse avoir lieu chez nous.
Quelle est la probabilité, selon toi, que l’événement soit organisé dans le Haut-Valais ?
Quoi qu’il en soit, un tel événement est tout à fait réalisable ici dans le Haut-Valais. Comme en témoignent les Fêtes fédérales organisées par le passé comme la Fête fédérale de tir « Schützenfest » à Viège/Rarogne ou la Fête fédérale de yodel « Jodlerfest » dans la ville de Brigue. Mails il est également évident que toutes les communes ne peuvent accueillir un tel événement. Les exigences en termes de superficie, d’hébergement, etc. sont élevées et il s’avère que ce sont avant tout les plus grandes communes de la vallée qui soient en mesure d’organiser un tel événement. A cela s’ajoute le délai particulièrement court d’ici 2022 : trois ans pour l’organisation d’un tel événement est particulièrement court et peut dissuader de participer.
As-tu déjà contacté des sociétés, susceptibles d’organiser la Fête ?
Nous sommes en contact permanent avec nos différentes sociétés et essayons de leur présenter les opportunités et les chances qui s’offrent à elles, mais malheureusement nous n’avons aujourd’hui trouvé aucun organisateur souhaitant prendre en charge l’organisation de la Fête fédérale. Nous poursuivons toutefois nos efforts et recherchons des solutions.
Quelle serait l’importance pour le Haut-Valais d’accueillir un événement d’une telle envergure ?
Comme je l’ai déjà dit, l’événement donnerait à l’organisateur et à la région de nombreuses opportunités de se faire connaître dans toute la Suisse. Cependant, l’organisation dans une petite région périphérique comme le Haut-Valais demande aussi un engagement important, beaucoup d’efforts et implique certains risques.
Entretien : Philippe Müller
